Au pied des Baous, entre trois rivières, le Malvan, La Lubiane et la Cagne, Vence compte deux sources, une foule de fontaines et un lavoir.
Les nombreuses fontaines attestent de la présence importante de l’eau, si précieuse pour les agriculteurs et la population, si longtemps objet de convoitises et de conflits. L’eau de Vence est considérée comme tellement bonne, que vous pouvez voir des files d’attente à certaines de ces fontaines car les gens remplissent bouteilles et cruches pour leur consommation.
Les Sources.
En premier lieu, la plus connue : la Foux. Au début du chemin des Salles, il est possible de descendre vers la Lubiane par un chemin dénommé de la Source. C’est de là que jaillit celle de la Foux, près d’un pont du XVIIIe. Cette source fut captée dès l’époque romaine, elle est évoquée dans un ancien texte de l’an 98. Dès le 1er siècle après J-C, il y avait un aqueduc venant des sources de la Foux qui alimentait en eau la ville et ses thermes. La cité était entourée d’un fossé rempli de ses eaux sauf côté Nord où les remparts sont à pic. La source de la Foux canalisée par les romains suffira pendant presque 2000 ans à approvisionner les vençois, autant pour la consommation que pour un usage ménager et même pour l’arrosage. Elle alimente aujourd’hui les fontaines de la ville.
C’est une eau fraîche et de bonne qualité. Elle est faiblement minéralisée et pauvre en sodium. Elle est donc recommandée pour les régimes sans sel. On lui prête des vertus diurétiques. L’histoire veut que Poppée, femme de Néron, qui avait une santé fragile, vienne prendre les eaux à Vence et qu’elle en repartit en pleine santé… Au IIIe siècle c’est l’Empereur Gallien qui envoya son fils. Tout cela contribua à la renommée de nos eaux.
La source du Riou. Plus discrète, plus domestiquée, l’eau du robinet, c’est à dire l’eau du Riou et des Sourcets. L’accès à ces sources est aujourd’hui interdit par arrêté municipal, « pour préserver des vies humaines exposées à un aléa très actif des rochers ». C’est depuis 1870 que la source du Riou est captée. Vu la croissance démographique, le Riou est complété actuellement par La Gravière, qui vient du Cheiron pour alimenter la partie moyenne de Vence. Le Lauron qui alimente déjà un certain nombre de communes (Roquefort les Pins, La Colle sur Loup) s’ajoute au Riou pour la partie basse de Vence. La partie haute de la cité est alimentée par la Gravière.
Les fontaines.
C’est par les deux fontaines de la place du Grand Jardin que commence notre circuit. La première proche de la colonne marseillaise était au départ contre la fontaine basse, elle a été retirée pour faciliter la circulation. Elle est ici parfaitement placée et rend bien des services tant au promeneurs, qu’aux producteurs du marché aux fleurs et légumes de la place.
De l’autre côté de la rue se trouve une autre fontaine. L’eau jaillit en son centre d’une jarre provençale en terre. Ces deux fontaines sont en pierre de la Sine.
Se rendre place du Frêne. Passer devant le château de Villeneuve-Fondation Emile Hugues, croiser le frêne qui est là depuis François 1er. Avancer au bout de cette place jusqu’au Belvédère. Panorama splendide sur les baous, la chapelle Matisse et la vallée de la Lubiane. Au centre, une fontaine dont la vasque circulaire provient d’un baptistère du XIe.
Descendre la rue du docteur Binet. Sur la droite on peut voir une des portes de la ville : le portail Levis. En face sur la gauche, prendre la petite rue de la Fontaine Vieille. Une source jaillissait dans ce chemin. Les archives en disent peu de chose, sinon que cette source était capricieuse, elle se perdait de temps à autres, ce qui exigeait des travaux pour la retrouver. A quelques mètres sur la gauche on peut l’apercevoir derrière une grille. Continuer tout droit et prendre la première rue à gauche, vous arrivez rue Henri Isnard.
Suivre l’avenue Henri Isnard, jusqu’à la place Frédéric Mistral. Une petite fontaine à côté de la chapelle des Pénitents Blancs. Contre la chapelle, une plaque-hommage au poète provençal, sur laquelle sont gravés quelques vers de Mireille. Sous cette dernière, un banc de pierre qui vient du jardin de l’ancien séminaire de l’avenue Toreille. Continuer tout droit en direction de l’avenue des Poilus jusqu’au lavoir situé sur la gauche au coin de l’avenue Elise.
L’alignement d’une fontaine et d’un lavoir est typique des villages provençaux. Le lavoir de Vence en est un exemple. Il est construit en 1811 sur un lieu où l’eau canalisée sert déjà depuis longtemps à un usage domestique. Il subira des modifications en 1832. Le lavoir tel que l’on peut le voir aujourd’hui date de 1861.
Le bassin rectangulaire est le plus usité. Leur taille est en rapport avec l’importance de la population de la commune.
La longueur et la largeur sont étudiées pour que chaque lavandière dispose d’un espace d’environ 80cm. Au lavoir « c’est la guerre » pour avoir la meilleure place, près du robinet là où l’eau est propre. Les dernières au bas du lavoir récupèrent l’eau sale et savonneuse des autres. Si tout se passait bien, celles qui rinçaient leur linge se mettaient en haut, là où l’eau est propre et celles qui lavaient prenaient les places en bas.
Toujours en s’éloignant du centre ville, par l’avenue des Poilus, on arrive place Jean Moulin. Jadis passage à niveau du chemin de fer de Provence. Sous le viaduc on peut voir couler la Lubiane et à droite les reste d’un vieux moulin. Au siècle dernier on comptait le long de cette rivière sept moulins.
À l’angle des avenues du Maréchal Joffre et Henri Giraud se trouve une petite fontaine qui date de 1903. En montant l’avenue Giraud, à l’angle de celle ci et des Alliées une autre fontaine, toute simple est accolée au mur d’une des plus anciennes chapelles de Vence, la chapelle Saint Crépin. Continuer l’avenue des Alliées, prendre l’avenue Humbert Ricolfi. Sur la droite une fontaine, voisine du chemin de Clairefontaine.
De ce chemin vous pouvez rejoindre les hauteurs de Vence et la source de la Foux. Cette promenade balisée rejoint le chemin des Aspras. On suit ce chemin jusqu’au chemin de l’Ormée. Là, s’offre un superbe panorama sur la ville et le littoral. Prendre à droite, on arrive au chemin de Roland que l’on grimpe sur la gauche, parvenu au chemin des Salles on descend sur la droite pour se rendre au chemin de la Source. Il faut aller au bout de ce chemin.
C’est près d’un vieux pont et d’une ferme, que la source de la Foux jaillit. Le trop plein qui n’est pas canalisé s’écoule dans la Lubiane, qui prend sa source non loin de là.
On quitte ce lieu par le chemin de la Source, en revenant sur ses pas. Ne pas reprendre le chemin des Salles, mais descendre sur la gauche jusqu’à la rencontre de la plus belle des fontaines extérieures de la ville. Installée dans les années 60 elle est ornée d’une gravure sur marbre due à l’artiste Didier Bereny. Son eau s’écoule dans un petit bassin carré en pierres avec une grille en fer forgé et un fond en céramique bleue. Halte désaltérante idéale au retour d’une promenade. Face à cette fontaine, prendre à gauche par le chemin de l’Ormée on revient chemin des Aspras puis chemin de Clairefontaine.
Retour vers la ville en prenant l’avenue du Maréchal Foch. Sur la droite à côté du Lycée Henri Matisse et du Domaine de La Conque, maison de retraite pour les veuves de guerre, une petite fontaine datant de 1932. Elle est en pierre de la Sine. On descend l’avenue Foch jusqu’à la place du Maréchal Juin. Tourner à droite en direction du boulevard Emmanuel Maurel. Une nouvelle fontaine à côte de la chapelle Sainte Anne.
Descendre à gauche le chemin Sainte Anne, traverser l’avenue Emile Hugues, monter les escaliers puis la rue du pavillon. Prendre la première petite rue à gauche, rue Marie-Antoinette. Face à nous à côte d’un grand escalier de pierres qui rejoint la chapelle des Pénitents Blancs, une petite fontaine.
Redescendre l’avenue de la Résistance puis l’avenue Marcelin Maurel, nous voici place Antony Mars, devant une grande fontaine : la Fontaine Basse.
Cette fontaine date de 1822, nous la devons à l’architecte Etienne Goby. La précédente datait de 1539. Elle servait d’abreuvoir pour les animaux de retour des champs ou les chevaux des voyageurs. Cette fontaine est composée d’un fût de colonne élevé fait d’une seule pièce, une boule le termine. Il est posé sur un cube d’où partent quatre jets d’eau. Il se dresse sur une vasque en forme de trèfle à quatre feuilles. Elle est en pierre de la Sine.
Descendant l’avenue du Colonel Meyère, face à la médiathèque contre la chapelle Saint-Pons se trouve une petite fontaine décorée d’une céramique intitulée « La Vie ».
Retour sur nos pas jusqu’à la Fontaine Basse. Entrer dans la cité historique par la porte du Signadour, suivre la rue de l’Hôtel de Ville jusqu’à la place Surian. Devant l’ancien Hôtel de Ville, appelé « Maison du Saint-Esprit » se trouve une petite fontaine récente.
Continuons par la rue du marché en direction de la place du Peyra. Là se trouve la Fontaine Haute (en opposition à la Fontaine Basse de la place Antony Mars). Cette fontaine, plus couramment appelée fontaine du Peyra, date de 1822, elle est due à l’architecte Etienne Goby.
La première fontaine du Peyra daterait de 1439, elle était l’œuvre de Ribellini. La précédente datait de 1578. Il s’agit d’une fontaine ronde, à fût. L’eau sort part quatre jets et tombe dans un bassin dont la hauteur permettait aux animaux de se désaltérer. Ces sculptures s’inspirent du style Louis XVI. On y voit des godrons et des cannelures, une ceinture d’entrelacs et au sommet une pomme de pin. De grandes feuilles d’eau style Empire, ornent les pans de la vasque. La Fontaine Haute et la Fontaine Basse étaient les deux seuls points d’alimentation en eau potable jusqu’à la canalisation du Riou en 1886.
A côté, deux fontaines plus petites. L’une en pierre posée directement au sol, devant l’entrée de la librairie du musée. La seconde dans la porte du Peyra, au-dessus de laquelle est indiqué le détail de l’analyse de l’eau de la Foux.
C’est ainsi que se termine notre balade de l’eau. De la plus modeste fontaine à la plus imposante ce fut autant d’étapes pour découvrir ou mieux connaître quelques facettes de notre ville.
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